Le corps électoral grec, après les élections de 2009, a voté sans être en mesure d’évaluer les véritables enjeux. Il ne connaissait pas les conditions de la banqueroute (et probablement il ne les connaît toujours pas), il ne pouvait pas imaginer l’aboutissement des faux espoirs que lui donnaient les politiciens, il ne pouvait pas avoir une pensée claire.
Son désespoir s’est investi sur les mauvaises personnes, les vaines promesses ont troublé le jugement des citoyens. D’autre part, peu d’hommes politiques ont dit la vérité. C’est-à-dire que nous avons fait faillite et que de grands sacrifices seront nécessaires pour rétablir la situation.
Le vainqueur des totalitarismes, Winston Churchill, lors de son premier discours dans la Chambre des Communes (13 mai 1940), a promis au peuple britannique « du sang, de la peine, des larmes et de la sueur » et il a tenu sa promesse.
Dans notre pays, les voix lucides se sont perdues dans l’écho d’une colère provoquée artificiellement. Les citoyens choqués par la crise et animés par l’émotion, optaient pour un mal, puis pour un autre. Leur jugement s’est trouvé neutralisé par les inexactitudes ou les exagérations des journalistes. Ils étaient entraînés de manière calculée vers le mal qu’il fallait éviter.
Mais dans la mesure où l’histoire ne pardonne pas, ce mal est arrivé. Le 25 janvier 2015, il s’est produit le plus grand suicide collectif de la Grèce contemporaine : les citoyens ont élu un parti qui se vantait pour ses positions anti nationales. Les citoyens espéraient une diminution des impôts et la fin des Memorandums qui ne se sont en effet jamais produits. Est ce que les électeurs ont voté pour la braderie de la Macédoine ? Non ! Souhaitaient-ils des discussions accélérées avec l’Albanie pour modifier les frontières ? Sûrement pas ! Alors, pour quelle raison les électeurs ont-ils voté pour Syriza ? Car ils ont pensé que la résolution du problème économique était prioritaire, sans envisager qu’il pourrait survenir des régressions possibles sur des questions d’intérêt national.
Le député du parti au pouvoir, G. Kyritsis, a déclaré : « L’intérêt que porte la Gauche sur des questions dites « d’intérêt national » ne peut être que momentané et doit faciliter l’agenda principal qui concerne la lutte des classes. La priorité de la Gauche n’est pas nationale mais sociale ». Cette déclaration est suffisamment explicite et ne nécessite pas d’analyse.
Le grand romancier contemporain Nanos Valaoritis à son tour a répondu : « Nous assistons, pour la première fois en Grèce, à une immense tromperie qui n’est même pas arrivée du temps de la Junte des colonels » ; et il poursuit, « Je ne vois pas comment nous allons faire pour nous débarrasser de ce gouvernement pseudo-gauchiste qui suit une ligne stalinienne. Ils useront de toutes les ruses pour s’imposer aux élections. La position la plus optimiste serait que Syriza quitte le pouvoir et qu’un autre gouvernement prenne sa place ».
La priorité est que Syriza, notre grande infortune, s’en aille !
- Panayotis Balaktaris, avocat
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