Certains se trompent en confondant la révolte de l’École Polytechnique (1974) avec le rétablissement d’une soi-disant démocratie. Cette thèse ne correspond pas à la réalité et de plus a servi d’argument perfide pour manipuler les citoyens.
Malheureusement la démocratie n’a pas été rétablie le 17 novembre, car la célébration de l’École Polytechnique a fini par devenir l’unique fête de violence et de terreur du monde occidental. Ce jour est lié à des destructions, des pillages, des incendies criminels, à « l’état de jungle » au centre de la plus ancienne capitale de l’Europe.
La démocratie n’a pas été rétablie le 17 novembre, car les meneurs les plus en vue ont tiré profit de la révolte des étudiants pour faire carrière dans la politique. Ils ont transformé la Grèce en un désert politique, économique et moral.
La démocratie n’a pas été rétablie le 17 novembre, car notre pays n’a jamais véritablement connu une administration démocratique. Nous sommes plutôt passés d’un régime autocratique et militariste à un modèle de gouvernance fermé, oligarchique et clientéliste. A la junte a succédé une triste oligarchie constitutionnelle. En d’autres termes, les héritiers bi-partistes des colonels n’ont pas sauvé la démocratie mais ils sont devenus les Scylla et Charybde de l’hellénisme.
Au lendemain des événements de l’École polytechnique, les révolutionnaires-oligarques, « pères de la nation » ont fondé leurs pratiques antidémocratiques sur la constitution de 1975. Le pouvoir judiciaire fut mis au service du clan politicien, l’argent public a été rançonné par les partis politiques, les candidats aux postes suprêmes ont été soigneusement sélectionnés parmi les tenants de cet ordre établi qui fut néfaste pour tous, à l’exception des héros politiques de l’École Polytechnique.
Tout cela a été réalisé de manière tout à fait légale et c’est pour cela que nous devons le supporter encore aujourd’hui. La constitution est devenue notre ennemi. Apporter la démocratie dans le parlement hellénique est aussi illusoire que de se battre contre les chars des colonels pour rétablir la démocratie dans le pays.
La désillusion des vrais révoltés de l’École Polytechnique et la période de déclin qui a suivi sont comparables à la déception que ressentent et l’impasse dans laquelle se trouvent les jeunes d’aujourd’hui.
La Grèce a besoin d’une véritable révolution politique centrée sur le citoyen.
La démocratie n’a pas été rétablie,
elle constitue le prochain objectif de l’hellénisme.
Stavros Kalenteridis